Mireille LACANAL-CARLIER : Commentaire du texte de P. C. CATHELINEAU « Quel choix éthique pour l’institution ? »

Introduction

Pour commenter ce texte, j’ai pris appui sur Encore, RSI et le Sinthome de Lacan, les textes de J.C.Cathelineau Topologie : Discours et noeuds  ALI 21/08/2013  et Se passer du Nom-du-Père, à condition de s’en servir 04/04/2013 ainsi que de la conférence donné par Lacan à la faculté universitaire Saint Louis à Bruxelles, le 9 mars 1960 « A cette place, je souhaite qu’achève de se consumer ma vie » titre donné quand le texte fut publié en 1986 et dont le titre original est «  La psychanalyse est-elle constituante pour une éthique qui serait celle que notre temps nécessite ? »

(Lire p 2)

« …comment se fait-il que ces hommes, support tous et chacun d’un certain savoir ou supporté par lui, comment se fait-il que ces hommes s’abandonnent les uns les autres, en proie à la capture de ces mirages par quoi leur vie, gaspillant l’occasion laisse fuir son essence, par quoi leur passion est jouée, par quoi leur être , au meilleur cas, n’atteint qu’à ce peu de réalité qui ne s’affirme que de n’avoir jamais être déçu ?

Voilà ce que me donne mon expérience, la question que je lègue, en ce point, sur le sujet éthique.»

J.C.Cathelineau pose la question du choix éthique du nœud borroméen à 3 ou du nœud borroméen à 4  individuellement et collectivement.

Nous verrons que le propos n’est pas tant au niveau d’un choix mais bien celui d’une éthique, une éthique du désir qui nous engage à lire autrement dégager de notre fantasme et de l’allégeance à l’Au-moins-Un ;

Il appuiera son propos sur ce que la psychanalyse lacanienne me semble-t-il vise avec les opérations d’aliénation et de séparation dans la cure, à savoir que le sujet puisse vivre, responsable de ses actes par rapport à son désir inconscient, avec d’autres, responsables eux aussi de leur désir.

Je laisserai le dernier mot à Charles Melman, ou plutôt les trois derniers, qui nous indiquent l’évidence qui guide sa voix.

Commentaire du texte de Pierre Christophe CATHELINEAU «Quel choix éthique pour l’institution ?» Clôture du séminaire été 2013

Qu’est ce qui justifie ce titre : le choix éthique ?

Certains pensent que c’est un débat idéologique, d’autres sont mal à l’aise qu’en à ce choix entre nœud à 3 ou nœud à 4.

Nous verrons que le choix ne se situe pas à ce niveau là.

Les partisans du nœud à 4 prennent appui sur la dernière séance de RSI et 1ére du Sinthome où Lacan élabore une théorie de la nomination à savoir

(lire p 179 RSI)

« C’est entre ces 3 termes,………..donner comme substance au nom du père. »

Imaginaire : inhibition

Réel : angoisse

Symbolique : symptôme

et une théorie du symptôme qui nécessite la mise en place d’un rond 4ème.

Ainsi pour ces derniers le nœud à 4 serait une réponse aux impasses du nœud à 3: noeud à 3 rendrait indistinctes entre elles les consistances, elle les homogénéiserait, rien ne les distingueraient entre elles.

Il serait le nœud à 3, le nœud préliminaire de la paranoïa (nœud de trèfle)

Mais ni le nœud à 3, ni le nœud à 4 ne sont une idéologie car ils ne constituent pas, à l’inverse des visions du monde aucun système d’idée car ce ne sont pas des idées mais le Réel, si l’on suit Lacan.

Ils ne constituent pas en soit un modèle du réel, il s’agit du Réel et c’est bien cela le problème.

Revenons à RSI, Lacan nous rappelle que chez Freud le Réel, le Symbolique et l’Imaginaire ne sont noués que par le 4ème rond que Lacan appelle la réalité psychique, le Nom du Père, le complexe d’Oedipe.

Et Lacan de s’interroger si c’est indispensable ce 4ème rond.

Il en donne une réponse (lire P 85 RSI)

« Il est certain que, sans qu’on puisse……….un progrès dans la consistance. »

Il emploie le mot controuvé ( au début de la page 85) : c’est inventer au sens péjoratif du terme et il se demande si c’est un progrès le nœud à 3 par rapport au nœud à 4.. Ce n’est pas un progrès du fait qu’il soit 3 mais un progrès dans l’imaginaire, un progrès dans  la consistance.

La consistance Imaginaire du nœud borroméen où le R, le S et le I sont dits consistants du fait de tenir réellement ensemble.

C’est la définition de la consistance : ce qui tient ensemble, ce qui tient réellement.

Et il conclue ( p 85 lire fin RSI)  « Il est bien certain que dans l’état …………….l’état présent. »

Lacan revisite le complexe d’œdipe à la lumière du nœud à 3 en disant qu’il est implicite dans le nœud.

Ainsi l’échappement du 4ème ne supprimerait pas le complexe d’Oedipe et il nait du surmontement en 2 points du Réel sur le Symbolique. Il présentera cela comme la fin de la cure.

« Fin de la cure qui par ce surmontement permet de se passer du 4ème.»

On se passe du 4ème par ce surmontement en 2 points du S par Réel pour passer au noeud à 3.

Le rond 4ème n’est pas nécessaire, il est contingent. C’est l’effet d’une écriture, d’une écriture inconsciente. Il peut s’écrire ou ne pas s’écrire.

(Nécessité, ce qui ne cesse pas de s’écrire. Contingence, ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire.)

Pourquoi est-il possible de dire que les psy sont à la croisée des chemins à la foi d’un point de vue topologique, éthique et clinique parce qu’il leur est donné de pouvoir choisir entre le noeud à 3 ou le noeud à 4 pour guider leur pratique ?

C’est dans la façon dont chacun conçoit sa propre fin de cure et celle de ses patients.

Pourquoi choix éthique voulu par Lacan ?

Le choix en psy relève toujours d’une dimension éthique car il engage pour le psy son désir et la façon dont sur ce désir il ne cède pas. Le désir de l’analyste n’est pas le désir de normaliser, de soigner, de guérir.

(lire extrait Séminaire sur l’Ethique Lacan)

« C’est parce que nous savons mieux reconnaître la nature du désir qu’une révision éthique est possible. Parce que c’est le désir de l’analyste qui est le moteur de l’expérience analytique et que c’est un désir averti.

 Il n’y a pas d’autre bien que ce qui peut servir à payer le prix pour l’accès au désir.

Le désir de l’analyste n’est pas un désir pur, c’est un désir d’obtenir la différence absolu.»

Ce choix est pour Lacan une hérésie qui signifie choix en grec ancien et qui procède depuis Aristote d’un acte volontaire.

Lacan va qualifier Joyce d’hérétique : c’est à dire que Joyce va choisir d’aller jusqu’à n’avoir plus soif et appréhender un bout de réel.

Il le dit également de lui même et l’on entend résonner RSI en hérésie pour autant que c’est son choix qu’il nous invite à suivre.

Un choix déviant par rapport à la norme admise, la religion admise et il soulignera que pour lui son symptôme c’est le réel.

Le Nœud à 4 c’est celui de la nomination Symbolique, Réelle ou Imaginaire et il rend possible l’inscription d’un Nom du Père comme nomination Symbolique ou Réelle ou dit Lacan la mise en place d’une suppléance (dès RSI).

Que ce soit dans RSI ou dans le  Sinthome la nomination réelle ou symbolique, le Nom du Père renvoie à la fonction du père dans la religion et dans la famille avec la triangulation œdipienne.

Pour caractériser cette dimension essentielle retournons aux  mathèmes de la sexuation.

Ce rond 4e pour autant qu’il est situable de ce statut d’exception se traduit dans les mathèmes par

« Il existe au moins 1 X qui nie phi de X ».( document tableau sexuation)

«  C’est là ce qu’on appelle la fonction du père en tant que celui ci n’est d’aucune façon inscriptible. Le tout repose donc ici sur l’exception posée comme terme sur ce qui, ce phi de x, le nie intégralement. » ( p101 « Encore » Points tableau de la sexuation)

Topologiquement, les consistances des ronds RSI sont superposées sans être nouées entre elles et c’est le rond 4ème qui vient traverser l’intersection des trois et établir un lien entre ces trois. Ce 4ème est une exception structurante que constitue le Nom du Père. En passant par les mathèmes nous pouvons voir qu’elle prend cette exception appuie sur la jouissance phallique considérée comme le point d’appui de l’Autre jouissance (p 101 Encore La barré)).

A ce stade la seule issue d’une cure comme le proposait Freud et d’aimer et de travailler. C’est à dire indiquer que si tout procède de l’exception, le père n’en est que le type, le pauvre type en général

(si trop d’exceptions : voir le cas de Freud avec Schreiber).

Le rond 4ème permet de positiver l’objet du fantasme car qui dit jouissance phallique dit arrimage de ladite jouissance au fantasme (cf mathèmes). La traversée par le 4ème de ce qui ne sera plus le trou central entre RSI. Le trou central est traversé par le Nom du Père : c’est un trou habité auquel a à faire alors le sujet. Dans le trou il n’y aurait plus seulement l’objet a mais également le Nom du Père.

D’où la question quel ensemble au sens mathématiques le Nom du Père permet-il de définir ?

Le Nom du Père définit un ensemble fermé à l’intérieur duquel se conçoit un universel.

La mise à plat du nœud permet de comprendre que ce type d’exception détermine un dehors et un dedans, une frontière entre ceux qui sont éligibles à la même castration et les autres,  ceux qui en sont exclus, natifs d’une autre origine, les fous, les femmes….ceux qui n’appartiennent pas au clan.

Le Nom du Père comme le rappelait Melman implique la ségrégation et l’exclusion c’est la norme mâle.

Au Nom du Père comme  4ème sont ainsi associés les effets des discours et en particulier les effets de domination et de ségrégation (cf intervention « Discours et nœuds »21/08/13 Cathelineau).

Après ces considérations pourquoi le nœud à 3 est-il une alternative crédible, un choix éthique pour dépasser ce qui apparaît comme le symptôme de la névrose ?.

C’est-à-dire un choix éthique pour dépasser le symptôme de la névrose.

Lacan situe lui-même dans le symptôme le rond 4ème comme un symptôme sinon comme le symptôme. Il parle de suppléance dans RSI, et de symptôme dans le Sinthome.

Qu’est-ce que cela signifie soutenir la structure au delà du 4ème ?

C’est faire un sort à l’Au-moins-Un. Dans le nœud à 3 chaque consistance constitue l’exception sans  qu’aucune ne fasse exception plus que l’autre.

C’est transposable au nœud à 4 qui peut être figuré par une chaîne. Le nœud à 4 est aussi borroméen que le nœud à 3.

De quel nœud le discours du maître dépend-il ?

Dans la première leçon du Sinthome, Lacan répond et évoque le nœud à 4 et le faux trou formé par ce qu’il appelle le Symbole et le Symptôme

(p 31 lire Leçon du 18 novembre 1975).

« C’est bien en tant que le discours du maître………..il n’y a je dirai qu’un faux-trou. »

Lacan passe d’une théorie des discours à une théorie des nœuds pour penser l’économie de l’objet a.

Dans le nœud à 3 est donné à un homme, un père de soutenir sa fonction en mettant une femme en place d’objet a pour lui.

C’est la définition qu’il donnera d’une femme comme symptôme.

Le symptôme comme père – version.

Quelle économie de la jouissance résulte du nœud  à 3 différent du noeud à 4 ?

C’est l’ek-sistence des jouissances qui prime et non plus la jouissance phallique. L’économie de la jouissance est ordonnée par l’ek-sistence des jouissances les unes par rapport aux autres. Des jouissances comme réelles sans en privilégier une par rapport aux autres.

Dans le nœud à 3 les trois dimensions RSI cernent l’objet a qui si il est représenté par une femme, en tant qu’elle est prise dans le fantasme, ouvre sur un pur trou.

Lacan évoque le trou fait par le S dans le R, il le situe également à la jonction de I et R.

Melman rappelle qu’il suffit de remarquer que les trois consistances sont trouées et qu’elles serrent un point central.

Ce trou créé par le serrage des trois consistances serait le point d’aboutissement éthique qui décentre les jouissances. (et entre autre la jouissance phallique).

Pour faire de l’objet a et du trou l’enjeu d’une fin de cure, il faut lire la mise à plat.

Le trou est bordé par RSI, par l’ek-sistence du R, l’ek-sistence du S, l’ek-sistence du I. Le trou se soutient de cette ek-sistence et renvoie à un non-être, Lacan parle de désêtre.

Le trou se soutient de cette dimension si importante dans RSI de l’ek-sistence.

Ainsi Lacan dans le Sinthome définit le sujet comme serrage des trois dimensions.

Ce trou n’est pas le rien (comme l’objet cause pour l’anorexique) mais ce dont se supporte la structure au-delà du semblant.

C’est un vide mais articulé au S au R au I. Conséquence éthique à faire reposée sur le trou, la logique du nœud : il n’y a pas de prima ni de la jouissance phallique, ni de la jouissance Autre, et encore moins du sens.

Le vide relativise et dépasse ce prima des jouissances et rend caduque leur élection éthique.

Le trou met à distance le fantasme et constitue son au-delà : ce que devrait être l’enjeu de la direction de cure et la fin de sa cure.

Alors voulons- nous une institution normale ?

Une institution qui consacrerait la référence à l’Au-moins-Un, à la jouissance phallique et au symptôme, en prenant appui sur le Nom du Père et la norme mâle. Cela institue le transfert de travail sur l’Amour du Père. (réf à Freud et à Massen psychologie : le père tue les fils ou les fils tuent le père). Cela entraîne des guerres fratricides de verrouillage de la théorie….

A aucun moment finalement et malgré les interrogations de Lacan, la question de la référence à l’Un dans l’institution n’a été franchement posée, sauf peut être à l’ALI où Charles Melman interroge cette référence au Un sans tenir compte de la place qu’on lui suppose d’ordinaire.

Bien sûr à la fin de RSI Lacan évoque la nécessaire identification à un point du groupe. Mais Freud le rappelle tous les groupes ne se valent pas.

La question c’est un groupe organisé par le nœud à 3 ou le nœud à 4 ?

Pour les cartels Lacan fait référence au plus Un, un 4ème comme plus Un.

Le nouage est borroméen pour n éléments. C’est ce que nous montre le texte sur le temps logique et la sortie des trois prisonniers. (lire  Lacan dans Les non-dupent-errent)

« J’avais autrefois commis un truc qui s’appelait le temps logique et c’est curieux que j’y aie mis un second temps, le temps pour comprendre. Le temps pour comprendre ce qu’il y a à comprendre. C’est la seule chose dans cette forme que j’ai faite aussi épurée que possible, c’est la seule chose qu’il y avait à comprendre c’est que le temps pour comprendre ne va pas s’il n’y a pas trois. ».

Lacan parle de chaîne borroméenne qu’il introduit dans Encore et reprend dans RSI c’est à une sortie collective de la prison que nous invite Cathelineau

(.lire texte p5 Cathelineau Discours et Nœud )

« C’est pour autant que je fonde mon raisonnement sur la couleur du cercle que j’ai dans mon dos……Cette logique borroméenne est une façon d’atteindre ensemble à la vérité, de telle sorte que chacun y joue son rôle, y compris en commettant des erreurs. »

Pour certain il faut qu’il y ait Au-moins-Un quatrième incarné par le directeur de la prison pour que les prisonniers puissent sortir. Mais à lire Lacan cet Au-moins-Un fondateur n’est pas utile pour qu’un savoir se déduise de façon concertée.

Alors qu’en est-il réellement du point où nous en sommes ?

Cela devient difficile de se référer à l’Au-moins-Un guide, l’Au-moins-Un Père et l’Au-moins-Un Maître car ils représentent les effets mortifères du nœud et les guerres de successions qu’impliquerait pour l’institution ce dispositif.

Dans le nœud ici ce que l’on voit c’est la possibilité donnée à chacun d’engager son désir autour de la reconnaissance d’un trou, inhabité, inhabitable, par quiconque et par quoique ce soit et de s’engager ainsi avec les collègues dans un transfert de travail. Dans la chaîne présentée dans Encore (image p9 du texte de cathelineau) on trouve le trou central et également la place spécifiée du fondateur comme rond particulier.

Mais  nous dit Darmon dans la discussion, ce rond particulier ne fait pas exception car comme les autres si un est rompu lui aussi est défait. C’est donc cette solidarité que l’on trouve dans le principe du nœud borroméen que nous pourrions souhaiter retrouver dans un groupe d’analystes.

Plus d’identification à un symptôme qui justifierait exclusion et ségrégation.

La question qui reste à l’étude sera comment y parvenir ?

Le nœud borroméen à 3 instaure une autre logique que celle du nœud à 4, une logique des discours en tant que le nœud à 4 consacre le discours du Maître et les autres à sa suite.

Une autre logique que celle des mathèmes de la sexuation : l’universel ne relève plus de l’ensemble fermé donné par l’exception, l’exception n’est plus la seule marque du symbolique, elle est aussi celle du R et du S et ainsi les ensembles qui en résultent sont ouverts et l’universel relève d’une logique du potentiel. Il y a toujours plus Un à ajouter pour qu’elle se constitue.

La question qui vient alors pourquoi parler de choix éthique si justement on ne peut pas choisir son nœud (structure : pas de chirurgie des nœuds pour la changer) et on hérite ainsi de sa structure une fois pour toute.

Parce que c’est une chose de prendre le nœud à 4 au pied de la lettre, sans est une autre de la lire à l’éclairage du nœud à 3. Le nœud à 4 éclairé par les conséquences du nœud à 3 lui donne un jeu qu’il n’avait pas quand il restait centré sur l’exception, la jouissance phallique et le fantasme.

Finalement réintroduire une lecture borroméenne appuyée sur le nœud à 3 : relativité des jouissances, dépassement de la jouissance phallique et du fantasme, fin du prima de l’Au-moins-Un, sortie de la logique ségrégative et exclusive des discours et centrage sur le trou qui ordonne les jouissances.

La NEP a depuis longtemps renoncé au 4ème.Melman

Nous sommes en mesure en suivant Lacan de proposer une écriture du nœud qui soit tenable individuellement et collectivement en pariant sur la logique collective et solidaire.

Une logique solidaire qui se dégage d’un lien débarrassé de la référence à l’Au-moins-Un.

Cathelineau précisera un point voir même deux qui me paraissent essentiels et que je résumerai par apprenons à lire autrement.

C’est à dire que l’intérêt c’est la propriété borroméenne : chaque rond constitue l’exception. Nous pouvons lire le nœud borroméen à 3 ou à 4 de cette manière.

Il ajoutera que la pente naturelle des institutions est d’être constituées autour de l’Au-moins-Un

Mais suivre sa pente c’est la pente du symptôme et il semble que ce ne soit pas le dernier mot de l’analyse.

Charles Melman conclura par une logique qui découle de ce qui vient d’être dit que la psychanalyse c’est que dans le nœud borroméen il y a une subversion de tous les savoirs voir de tous les pouvoirs. en s’appuyant dans la clinique sur une autre façon de voir  qu’il nomme l’évidence.

Il rappelle qu’avec le symptôme ce dont nous jouissons c’est ce qui fait obstacle à la jouissance.

« Je souffre de ce dont je jouis ou je jouis de ce dont je souffre.

Avec le symptôme je me dégage de la responsabilité que je peux avoir dans cette affaire. Je ne m’autorise pas de mon symptôme pas plus que je ne m’autorise de mon désir quand je me réfère au Père. »

Dans le nœud à 4 l’évidence c’est qu’ils sont empilés les trois premiers et que le 4ème vient les nouer, vient assurer leur solidarité. L’évidence du nœud à 4 celle du symptôme n’est qu’un mode d’écriture et autrement dit la névrose c’est une faute d’orthographe. C’est peut-être la faute heureuse. Evidemment, ajoute-t-il il y a dans le nœud à 4 cette faculté d’une lecture sinthomatique comme l’illustre Joyce.

Il posera enfin la question de savoir comment faire pour enchaîner des petits a sachant qu’en tant que psychanalyste c’est la place que chacun est tenu d’occuper. « C’est déchaîner des petits a » Comment les faire tenir ensemble  sans qu’ils soient liés soit par l’exclusion soit par venir ternir les petits camarades ?

Pour terminer il rappelle que les discours c’est organisé par le phallus. Dans le nœud borroméen il y a une subversion de tous les savoirs, de tous les pouvoirs.

Et il conclue :

Voilà, voilà, voilà !!!

Mireille LACANAL-CARLIER

                                                                            Mars  2014